LES DIFFÉRENTS COURANTS GRAMMATICAUX
Grammaire normative: elle se fonde sur la distinction de niveaux de langue et parmi ces niveaux, elle en définit un comme langue de prestige à imiter, à adopter. Cette langue est dite la “bonne langue”, le “bon usage”. On nous propose d’imiter les “bons auteurs.”
Grammaire descriptive: elle énumère explicitement au moyen de règles en nombre fini les phrases réalisées d’une langue constituant un corpus représentatif, et donne une analyse de leur structure. La grammaire descriptive s’oppose à la normative, qui ajoute des contraintes sociales d’utilisation aux regles qu’elle établit; elle se distingue de la grammaire générative, qui produit au moyen de règles toutes les phrases gramaticales d’une langue (réalisées ou potentielles) et non pas seulement celles d’un corpus. La grammaire descriptive décrit les seules structures de surface des phrases, la grammaire générative décrit les structures profondes et les relations qui les unissent aux structures de surface. Le corpus de la grammaire descriptive comporte non seulement les phrases jugées aceptables (comme le fait la grammaire normative), mais aussi les énoncés jugés incorrects, mais qui figurent dans les énoncés réalisés par des locuteurs natifs; la grammaire n’a pas pour but de constituer un ensemble d’injonctions (ordres) pédagogiques du type Dites, ne dites pas, mais de décrire un état de langue réel.
Grammaire structurale: à partir des années soixante-dix, Ferdinand de Saussure introduit une description scientifique de la langue appelée structuralisme. Selon cette théorie, la langue se présente comme une masse indisctincte qu’il faut segmenter en unités. Ces unités fondamentales de la langue sont les signes. Le signe unit un signifié (concept) et un signifiant (image acoustique). Il propose deux sortes de pratique d’analyse: les relations syntagmatiques “in praesentia” (fondées sur le caractère linéaire de la langue, qui exclut la possibilité de prononcer deux éléments à la fois, ces éléments se rangeant les uns à la suite des autres dans la chaîne de la parole) et les relations associatives ou paradigmatiques “in absentia” (en dehors du discours, les mots s’associent dans la mémoire et sil se fonde ainsi des groupes au sein desquels règnent des rapports divers). Ce modèle métalinguistique est le pilier sur lequel se basent les grammaires d’orientation structurale appelées fonctionnelle (l’accent est mis sur la fonction de la communication de la langue (A. Martinet)) et distributionnelle (Bloomfield, courant américain).
Grammaire générative: issue des théories du linguiste américain N. Chomsky et des linguistes du Massachusetts Institute of Technology. Critiquant les modèles distributionnel et fonctionnel qui ne décrivent que les phrases réalisées et ne peuvent pas expliquer un grand nombre de données linguistiques (comme l’ambiguïté), Chomsky définit une théorie capable de rendre compte de la créativité du sujet parlant, de sa capacité à émettre et à comprendre des phrases inédites. Il formule des hypothèses sur la nature et le fonctionnement du langage: ce dernier, spécifique à l’espèce humaine, repose sur l’existence de structures universelles innées (comme la relation sujet/prédicat) qui rendent possible l’acquisition (l’apprentissage) par l’enfant des systèmes particuliers que sont les langues: l’environnement linguistique active ces structures inhérentes à l’espèce, qui sous-tendent le fonctionnement du langage. Dans cette perspective, la grammaire est un mécanisme fini qui permet de générer (d’engendrer) l’ensemble infini des phrases grammaticales (bien formées) d’une langue et elle seules. Formée de règles définissant les suites de mots ou de sons qui sont permises, cette grammaire constitue le savoir linguistique des sujets parlant une langue, c’est-à-dire leur compétence linguistique; l’utilisation particulière que chaque locuteur fait de la langue dans une situation particulière de communication relève de la performance.
Grammaire transformationnelle: les phrases telles qu’elles se manifestent (nommées structures de surface) sont issues, par une série de transformations, de phrases fondamentales (dites structures profondes). Les transformations peuvent être de substitution, d’effacement, de déplacement, d’addition, d’encadrement. Ainsi, la phrase Le journal est lu par mon père est la structure de surface correspondant à la structure profonde Mon père lit le journal.
Grammaire contrastive ou comparée: il s’agit d’une grammaire de correspondance par laquelle on réunit sous forme unique les grammaires descriptives de deux langues. Elle a pour fin de donner les schèmes posibles dans une langue pour tout ensemble donné de schèmes de construction dans l’autre langue. Elle permet de prédire quelles parties de la structure de la langue présenteront des dificultés pour les étudiants et la nature de ces dificultés.
Grammaire textuelle: elle s’inscrit dans le cadre de la linguistique textuelle (années 80). La perspective n’est plus phrastique mais transphrastique. Du moment qu’elle étend son domaine d’observation de la phrase au texte, elle réfléchit sur les mécanismes responsables de la cohérence et de la cohésion. L’analyse textuelle s’occupe de la structure des textes, de leur typologie (Moirand, Charaudeau, Adam), des différents niveaux de production du sens textuel et de son organisation syntaxique (Charolles).
Grammaire sémantique: elle propose une nouvelle analyse des parties du discours et des phénomènes textuels basés sur le sens (P. Charaudeau, Grammaire du sens et de l’expression).
Grammaire pragmatique: elle s’occupe de la problématique de l’acte d’énonciation (acte individuel d’utilisation de la langue). Elle intègre l’apport de la théorie de l’énonciation, indispensable à la compréhension de phénomènes tels que le discours rapporté.
Grammaire normative: elle se fonde sur la distinction de niveaux de langue et parmi ces niveaux, elle en définit un comme langue de prestige à imiter, à adopter. Cette langue est dite la “bonne langue”, le “bon usage”. On nous propose d’imiter les “bons auteurs.”
Grammaire descriptive: elle énumère explicitement au moyen de règles en nombre fini les phrases réalisées d’une langue constituant un corpus représentatif, et donne une analyse de leur structure. La grammaire descriptive s’oppose à la normative, qui ajoute des contraintes sociales d’utilisation aux regles qu’elle établit; elle se distingue de la grammaire générative, qui produit au moyen de règles toutes les phrases gramaticales d’une langue (réalisées ou potentielles) et non pas seulement celles d’un corpus. La grammaire descriptive décrit les seules structures de surface des phrases, la grammaire générative décrit les structures profondes et les relations qui les unissent aux structures de surface. Le corpus de la grammaire descriptive comporte non seulement les phrases jugées aceptables (comme le fait la grammaire normative), mais aussi les énoncés jugés incorrects, mais qui figurent dans les énoncés réalisés par des locuteurs natifs; la grammaire n’a pas pour but de constituer un ensemble d’injonctions (ordres) pédagogiques du type Dites, ne dites pas, mais de décrire un état de langue réel.
Grammaire structurale: à partir des années soixante-dix, Ferdinand de Saussure introduit une description scientifique de la langue appelée structuralisme. Selon cette théorie, la langue se présente comme une masse indisctincte qu’il faut segmenter en unités. Ces unités fondamentales de la langue sont les signes. Le signe unit un signifié (concept) et un signifiant (image acoustique). Il propose deux sortes de pratique d’analyse: les relations syntagmatiques “in praesentia” (fondées sur le caractère linéaire de la langue, qui exclut la possibilité de prononcer deux éléments à la fois, ces éléments se rangeant les uns à la suite des autres dans la chaîne de la parole) et les relations associatives ou paradigmatiques “in absentia” (en dehors du discours, les mots s’associent dans la mémoire et sil se fonde ainsi des groupes au sein desquels règnent des rapports divers). Ce modèle métalinguistique est le pilier sur lequel se basent les grammaires d’orientation structurale appelées fonctionnelle (l’accent est mis sur la fonction de la communication de la langue (A. Martinet)) et distributionnelle (Bloomfield, courant américain).
Grammaire générative: issue des théories du linguiste américain N. Chomsky et des linguistes du Massachusetts Institute of Technology. Critiquant les modèles distributionnel et fonctionnel qui ne décrivent que les phrases réalisées et ne peuvent pas expliquer un grand nombre de données linguistiques (comme l’ambiguïté), Chomsky définit une théorie capable de rendre compte de la créativité du sujet parlant, de sa capacité à émettre et à comprendre des phrases inédites. Il formule des hypothèses sur la nature et le fonctionnement du langage: ce dernier, spécifique à l’espèce humaine, repose sur l’existence de structures universelles innées (comme la relation sujet/prédicat) qui rendent possible l’acquisition (l’apprentissage) par l’enfant des systèmes particuliers que sont les langues: l’environnement linguistique active ces structures inhérentes à l’espèce, qui sous-tendent le fonctionnement du langage. Dans cette perspective, la grammaire est un mécanisme fini qui permet de générer (d’engendrer) l’ensemble infini des phrases grammaticales (bien formées) d’une langue et elle seules. Formée de règles définissant les suites de mots ou de sons qui sont permises, cette grammaire constitue le savoir linguistique des sujets parlant une langue, c’est-à-dire leur compétence linguistique; l’utilisation particulière que chaque locuteur fait de la langue dans une situation particulière de communication relève de la performance.
Grammaire transformationnelle: les phrases telles qu’elles se manifestent (nommées structures de surface) sont issues, par une série de transformations, de phrases fondamentales (dites structures profondes). Les transformations peuvent être de substitution, d’effacement, de déplacement, d’addition, d’encadrement. Ainsi, la phrase Le journal est lu par mon père est la structure de surface correspondant à la structure profonde Mon père lit le journal.
Grammaire contrastive ou comparée: il s’agit d’une grammaire de correspondance par laquelle on réunit sous forme unique les grammaires descriptives de deux langues. Elle a pour fin de donner les schèmes posibles dans une langue pour tout ensemble donné de schèmes de construction dans l’autre langue. Elle permet de prédire quelles parties de la structure de la langue présenteront des dificultés pour les étudiants et la nature de ces dificultés.
Grammaire textuelle: elle s’inscrit dans le cadre de la linguistique textuelle (années 80). La perspective n’est plus phrastique mais transphrastique. Du moment qu’elle étend son domaine d’observation de la phrase au texte, elle réfléchit sur les mécanismes responsables de la cohérence et de la cohésion. L’analyse textuelle s’occupe de la structure des textes, de leur typologie (Moirand, Charaudeau, Adam), des différents niveaux de production du sens textuel et de son organisation syntaxique (Charolles).
Grammaire sémantique: elle propose une nouvelle analyse des parties du discours et des phénomènes textuels basés sur le sens (P. Charaudeau, Grammaire du sens et de l’expression).
Grammaire pragmatique: elle s’occupe de la problématique de l’acte d’énonciation (acte individuel d’utilisation de la langue). Elle intègre l’apport de la théorie de l’énonciation, indispensable à la compréhension de phénomènes tels que le discours rapporté.
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