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TP L'INCIDENTE

CONSIGNE: REPÉREZ LES PROPOSITIONS INCIDENTES DANS LE TEXTE CI-DESSOUS. CLASSEZ-LES SUIVANT LA TYPOLOGIE DE BORILLO (1985)


L’école et la réforme de l’enseignement primaire
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, Nicolas Sarkozy.
(Première partie : 14 minutes)

Périgueux (Dordogne) -- Vendredi 15 février 2008
http://www.elysee.fr/president/les-dossiers/education/reforme-de-l-ecole-primaire/perigueux-15-fevrier-2008/reforme-de-l-enseignement-primaire-perigueux.5573.html

Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui dans cette belle salle du théâtre de Périgueux, au cœur d'une ville, chef-lieu d'un département rural, qui a tant investi dans la culture -- j'en ai vu un exemple magnifique il y a quelques instants -- et dans l'éducation, une ville, cher Xavier DARCOS, dont tu es le maire et qui démontre depuis des années qu'on n'a pas besoin de s'appeler Paris, Bordeaux ou Toulouse pour avoir des théâtres et des musées, des festivals et des concerts, et pour assurer à ses enfants la meilleure éducation qui soit.

C'est dans cette ville de Périgueux, dans ce cadre de vie si soigné, que je suis venu vous parler de l'école primaire et de ses transformations. J'attendais ce moment depuis longtemps, car l'école primaire est un sujet fondamental pour l'éducation de nos enfants. Et je sais ne pas être le seul à être passionné par l'école primaire car il y a en vérité peu de sujets qui intéressent autant de monde. Dans nos écoles primaires, il y a 7 millions d'enfants et près de 400 000 professeurs, sans compter le reste des Français, qui tous sont passés par l'école primaire et ont donc un avis sur la question. Mon ami Xavier a l'habitude de dire qu'il y a en France 64 millions de spécialistes de l'école ! Je vais tâcher ce matin d'être à la hauteur et de ne pas décevoir un si grand nombre de spécialistes···

Mais je voudrais d'abord m'adresser plus particulièrement aux parents d'élèves, pour leur dire combien je me réjouis de l'attention qu'ils portent à la qualité de l'éducation de leurs enfants. Accueillir un enfant dans une famille, c'est le plus grand des bonheurs, c'est aussi une lourde responsabilité, cela crée des devoirs et, avant d'être parents d'élèves, nous sommes parents d'enfants et nous faisons donc confiance aux professeurs à qui ils sont confiés, à l'école primaire pour commencer, pour nous aider à les hisser vers la maturité, à les élever progressivement vers l'âge adulte, à leur apprendre le bon usage de la liberté et de la responsabilité, qui vont de pair.

Les parents d'élèves, vous êtes d'abord des parents d'enfants, et vous avez donc le droit d'être exigeants avec l'école primaire, de la même façon que vous êtes exigeants avec vous-mêmes dans votre qualité d'éducateurs. Vous avez le droit de dialoguer avec les maîtres et de coopérer avec eux. Vous avez le droit -- je dis le droit -- d'attendre de l'école primaire de vos enfants qu'elle soit excellente. Vous avez le droit -- et je parle sous le contrôle des parlementaires -- de connaître les résultats qu'obtient l'école primaire de vos enfants. Et c'est mon travail, celui du gouvernement, celui du ministre de l'Éducation nationale, celui de tous les professeurs, de comprendre vos attentes et de vous offrir, pour l'instruction de vos enfants, une école qui leur permette d'acquérir effectivement les savoirs dont ils auront besoin pour devenir autonomes.
Notre école primaire a une très longue histoire. Elle a été organisée systématiquement pour la première fois sous la Restauration par François GUIZOT. Elle a pris la forme républicaine qu'on lui connaît avec Jules FERRY, au début de la IIIe République. En vérité, de mon point de vue, on a tort de dire « au début de la IIIe République » : il vaudrait mieux inverser la formule et dire que c'est la IIIe République, plutôt, qui est née « au début de l'école primaire ». Je crois que c'est l'école primaire elle-même qui a porté la République et pas simplement la IIIe République qui a fait l'école primaire, tant il est vrai que la création de cette école laïque, gratuite et obligatoire, constitue son véritable acte de naissance, acte de naissance de toutes les Républiques françaises dignes de ce nom. De 1881 à nos jours, l'école primaire a été l'inlassable fabrique des citoyens de notre pays.
Aujourd'hui, c'est dans la ville dont le ministre de l'Éducation est maire que je suis venu vous parler de l'école primaire. C'est aussi une façon de remercier tous les élus locaux, quelles que soient leurs étiquettes politiques, parce que l'école primaire, elle est connue comme l'école communale, parce que chacun sait bien que les élus s'engagent au service de cette école. Elle est un creuset, cette école primaire, où se rassemblent tous les enfants de France. Les enjeux sont immenses. Et parce que les enjeux sont immenses, le chef de l'Etat doit lui-même prendre en charge, aux côtés de son ministre, la problématique. Il faut bien du métier et du talent pour faire classe à nos enfants, qui ne sont pas toujours les plus faciles ! Même si j'observe avec une certaine expérience qu'ils sont plus tranquilles dans un milieu qui n'est pas le leur que chez nous ! On est souvent étonné des commentaires que l'on fait de nos enfants quand ils sont à l'extérieur, on leur découvre des qualités qui ne s'expriment pas spontanément quand ils sont chez eux ! Ce n'est pas l'instituteur-maire qui est à l'honneur aujourd'hui, c'est mieux encore, le maire-ministre de l'Éducation nationale ! Je suis d'ailleurs heureux de te dire, Xavier, combien je soutiens ton action et combien je veux rendre hommage à ton travail. Tu connais l'école, tu l'aimes et je sais que tu vas réussir cette réforme.
*
Notre école primaire a bien changé depuis 1882, depuis l'époque des bancs et des préaux, je le dis sans nostalgie. Ces changements, à bien des égards, se confondent avec l'évolution sociale et culturelle tout entière de notre pays. On ne peut pas rêver d'avoir l'école du passé, même si les principes du passé ne sont pas tous démodés.
Il est une chose, cependant, qui, au milieu de tous ces changements, n'a jamais changé -- jamais et je veux le dire parce que c'est mon devoir de le dire -- c'est l'extraordinaire dévouement des maîtres d'école de notre pays. Du hussard noir de 1881 jusqu'au professeur des écoles de 2008 en charge dans tel quartier, en passant par Louis GERMAIN, qui fut l'instituteur d'Albert CAMUS, c'est toujours le même idéal qui s'exprime, par l'intermédiaire de nos instituteurs, de nos professeurs des écoles, idéal fait d'autorité et de patience, d'écoute et de fermeté. Et chacun sait bien ce que nous devons aux enseignants dans notre pays. C'est une mission très difficile, rendue plus difficile encore aujourd'hui par toutes les forces extérieures à l'école qui brouillent les repères et qui tendent à détourner nos enfants de la connaissance.
La valeur de nos professeurs, tous les parents la connaissent, mais parfois nous sommes avares de reconnaissance. Nous ne le leur disons pas assez à quel point nous admirons nos professeurs, et nous devons les aimer. C'est pourquoi je voudrais leur rendre hommage, au nom de la Nation, rendre hommage au travail anonyme des professeurs des écoles de France, qui sont non seulement dignes des ancêtres mais qui à bien des égards, je n'hésite pas à le dire, les surpassent : parce que le champ des savoirs que doit maîtriser un professeur des écoles aujourd'hui est bien plus étendu qu'à la fin du XIXe siècle -- aux disciplines traditionnelles s'ajoutent, par exemple, l'informatique, la langue vivante, la pratique artistique. Je veux dire que les publics d'élèves qu'ils accueillent sont plus hétérogènes et rendent donc l'acte pédagogique plus complexe. Et je ne parle pas ici des nouvelles tâches administratives qui incombent à ceux, nombreux, qui sont également directeurs d'école. S'il y a bien un métier qui n'est pas devenu plus facile avec le temps, c'est bien le métier d'enseignant. Les enseignants ont besoin d'être soutenus, il faut que la Nation entière les soutienne.
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Ma conviction est que nous n'accordons pas à notre école primaire l'attention qu'elle mérite et qu'elle exige. La raison en est toute simple : on a tendance à s'imaginer que tout va bien à l'école primaire. Cela tient sans doute à l'apparence paisible qu'elle nous renvoie : les enfants y sont encore si jeunes ! Les problèmes semblent ne devoir surgir que dans la suite du parcours scolaire, au collège. Et le fait est que tous les gouvernements se sont focalisés sur le collège ou sur le lycée, ignorant l'école primaire. C'est ainsi que tout s'est focalisé en dehors de notre école primaire. La vérité, il faut bien la regarder en face : pour les élèves qui sont à la peine, le collège n'est que le révélateur de difficultés plus anciennes, de lacunes qui datent des premières années de l'école élémentaire et notamment du cours préparatoire. C'est une première idée que je veux lancer dans le débat sur l'Éducation nationale. Plus nous interviendrons tôt, avec Xavier DARCOS, plus nous avons une chance de résoudre les problèmes. Intervenir au lycée ou au collège, c'est trop tard.

De récentes enquêtes et autres rapports l'ont malheureusement démontré : contrairement à une opinion longtemps admise -- je le dis sans accuser personne, mais mon devoir c'est de regarder la situation telle qu'elle est --, notre école primaire ne se porte pas bien. Elle a des difficultés. Je vais les prouver.
Chaque année, 15 % des élèves sortent de notre école primaire en grande difficulté. Rendez-vous compte : c'est 100 000 enfants par an ! Est-ce qu'un Président de la République peut accepter que 100 000 enfants par an sortent en grande difficulté de l'école primaire ? Ma réponse est non. Et ces enfants, ces 100 000 enfants, sont les mêmes, exactement les mêmes, que l'on retrouvera à l'issue de la scolarité obligatoire dans la même situation de détresse scolaire, pour ne pas dire de désastre car ce qui n'a pas été acquis à l'école primaire ne le sera pas par la suite.

Les élèves qui ont échoué en primaire sont condamnés à subir, jusqu'à l'âge de seize ans, une scolarité obligatoire qui ne peut plus rien leur apporter parce qu'ils ne disposent pas des bases minimales pour la suivre. C'est une conviction que je veux faire partager à la communauté éducative. C'est à l'école primaire que tout se joue, que l'on me comprenne bien : ce n'est pas parce que l'on réussit l'école primaire que l'on réussira forcément son parcours scolaire par la suite. Mais si on échoue à l'école primaire, les chances pour vos enfants de se récupérer au collège et au lycée sont faibles. À ce noir tableau, il faut ajouter les 25 autres pour cent d'élèves qui sortent de nos écoles primaires avec ce que l'on appelle, Xavier, des « acquis fragiles ». Entendons par là qu'ils n'ont pas encore les capacités de lecture et de calcul leur permettant d'accéder à l'autonomie. C'est donc 40 % d'une classe d'âge dont le niveau est insuffisant à l'entrée en sixième. Cela, c'est la réalité. Il ne s'agit de critiquer personne. Je mets au défi qui que ce soit de contester cela. Au moins, soyons d'accord sur le diagnostic.

Cette situation est déjà relativement ancienne ; elle s'est aggravée, figurez-vous. Les résultats de l'enquête internationale montrent non seulement que la France est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE comme de celle des pays européens, mais encore que ses performances sont en baisse par rapport à la précédente enquête. Même le niveau de nos meilleurs élèves recule légèrement. L'enquête PISA menée par l'OCDE sur les élèves âgés de quinze ans révèle le manque de capacité des jeunes Français à mobiliser des connaissances et des compétences, notamment en sciences. En mathématiques, le pourcentage d'élèves « faibles » est passé, entre deux enquêtes, de 18 % à 22 %. Et en matière de compréhension de l'écrit, ce sont désormais 8,5 % de nos enfants dont le niveau est jugé « très faible », contre 4 % en 2000 ! Ce n'est pas moi qui les ai commandées, ces enquêtes ! Ce n'est pas moi qui les ai rédigées ces enquêtes !

Mais si le Président de la République, avec le ministre de l'Éducation nationale, ne regarde pas ces enquêtes -- qui ont été faites par des organismes qui ne sont ni de gauche ni de droite (peu importe)···-- J'essaye de comprendre les problèmes de l'école et, avec Xavier DARCOS, d'y apporter des réponses. Si on fait ensemble un diagnostic complaisant, comment voulez-vous que le remède soit à la hauteur des problèmes devant lesquels nous nous trouvons ? Ce n'est pas seulement l'avenir de nos enfants qui se joue au travers de ces statistiques, c'est en vérité l'avenir de la Nation tout entière.

C'est pourquoi Xavier DARCOS s'est engagé avec mon soutien le plus total dans cette réforme de l'enseignement de l'école primaire.
D'abord, un objectif : diviser par trois, d'ici à la fin de la mandature, le taux d'échec scolaire à la sortie du CM2. Si à l'issue du quinquennat, 5 % des élèves quittent le CM2 sans maîtriser les connaissances de base, ce sera encore beaucoup trop, je le sais, mais nous aurons beaucoup travaillé parce que cela ne sera plus 15 %. À terme, bien sûr, le but, c'est que cela soit 0 %. Je suis bien obligé de fixer des objectifs ambitieux et raisonnables, comprenez bien, je prends un engagement devant vous : nous allons diviser par trois le nombre d'enfants qui sortent de primaire sans maîtriser les savoirs fondamentaux.
Les changements que nous avons décidés, que je vais vous annoncer, constituent la plus importante réforme de l'école primaire depuis des décennies. Xavier DARCOS a fait un travail remarquable. Ce projet est le fruit d'un long dialogue. La nouvelle école primaire que nous avons conçue, on va l'articuler autour de trois piliers : une nouvelle organisation du temps scolaire, un nouveau système d'évaluation, de nouveaux programmes.

En matière de temps scolaire, nous vous proposons une petite révolution. Pour la première fois, le temps d'apprentissage sera un temps différencié, afin de permettre aux élèves en difficulté de combler leurs lacunes à mesure qu'elles apparaissent. La semaine d'enseignement de vos enfants, désormais ramenée à vingt-quatre heures au lieu de vingt-six, se rapprochera du temps d'enseignement pratiqué par des pays développés comparables. Au-delà de ces vingt-quatre heures obligatoires pour tous les élèves, dès le mois de septembre prochain, nous offrirons donc dans toutes les classes de l'école primaire deux heures de plus en petits groupes pour vos enfants, les élèves en difficulté. On se donne, pour la première fois, les moyens de traiter le problème de l'échec scolaire à la racine et de proposer à chacun de vos enfants une pédagogie personnalisée. Vous m'avez bien compris. Il ne s'agit pas de réserver cela seulement aux écoles des quartiers en difficulté.

Cette notion, d'ailleurs, il y aurait beaucoup à dire. Il y a des tas d'enfants qui réussissent très bien dans des écoles des quartiers en difficulté et il y a des tas d'enfants en échec scolaire total dans des écoles de quartier pas du tout en difficulté. Et voir la difficulté scolaire simplement en fonction des critères sociaux, c'est une erreur totale. Il y a des familles qui n'ont pas de problème social et qui ont de grandes difficultés de scolarité avec leurs enfants et des familles qui ont des grands problèmes sociaux, dont les enfants se révèlent à l'école comme de très bons élèves. Naturellement, je sais bien que le contexte social joue, naturellement, mais ramener les chiffres scolaires à la seule question sociale, c'est ignorer le problème de millions de familles qui n'ont pas de problèmes sociaux et qui ont beaucoup de soucis avec la scolarité de leurs enfants. Dans toutes les écoles, il y aura deux heures par semaine qui ne seront pas faites par d'autres personnes, mais par le maître, par le professeur d'école qui connaît vos enfants et qui aura deux heures pour soutenir des enfants qui se trouvent en difficulté. Cela ne s'est jamais vu.

Parallèlement, nous allons doter notre école primaire d'un véritable système d'évaluation permettant d'identifier rapidement les difficultés et de promouvoir les solutions qui marchent. Deux évaluations nationales témoins seront créées, qui serviront à mesurer chaque année les acquis des élèves au CE1 et au CM2, que chaque famille recevra systématiquement -- c'est une véritable révolution là aussi -- non seulement les résultats de son enfant mais également ceux de son école. Je suis désolé mais je le dis aux parlementaires, quand on inscrit son enfant dans une école, on a le droit de savoir en citoyen, en parent d'élève, quels sont les résultats et l'évaluation de cette école.
Ce n'est pas une méfiance à l'égard de qui que ce soit, c'est simplement un devoir de transparence. Je ne veux pas que ce soient toujours les mêmes qui puissent mettre leurs enfants dans certaines écoles et qu'aux autres on ne dise rien; c'est très utile d'avoir cette évaluation.
Quant aux professeurs des écoles, leur évaluation aura lieu tous les deux ans (au lieu de quatre actuellement en moyenne). Je veux changer les conditions, avec Xavier DARCOS, de cette évaluation. Cette évaluation s'attachera d'abord aux progrès des élèves, et non au choix de telle ou telle méthode pédagogique, que je veux laisser à la libre appréciation de l'enseignant. C'est à l'enseignant, avec son expérience, de choisir la méthode pédagogique et nous, nous n'avons pas à évaluer l'enseignant sur sa capacité à appliquer la circulaire ministérielle n° 425000, mais sur les progrès des enfants qui lui sont confiés. Je veux faire confiance aux enseignants de notre pays.

Quand on a vingt ans, vingt ans d'ancienneté, on n'a pas besoin, me semble-t-il, de changer de méthode tous les deux ans, et on doit être évalué sur les résultats qu'on obtient et sur les progrès que font les enfants qui vous sont confiés.
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